En 1892, le premier navire de haute mer entièrement en aluminium, un yacht de 12 mètres, était construit en France.
Aujourd’hui, 120 ans plus tard, l’aluminium est toujours un matériau de choix dans le domaine de la construction navale en raison de sa légèreté et de sa facilité de fabrication, en plus de sa résistance à la corrosion et à la fatigue. Les caractéristiques uniques de l’aluminium permettent d’accroître le volume et la hauteur d’un navire sans nuire à sa stabilité. Les compartiments voyageurs peuvent être plus spacieux et on peut aménager un plus grand nombre de cabines au-dessus du niveau de la mer. Grâce à l’aluminium, les navires de croisière jouissent d’une manœuvrabilité accrue et d’un meilleur accès dans les ports en eau peu profonde. Les revêtements intérieurs en aluminium à bord des grands navires de fret et des paquebots sont à la fois attrayants et faciles à nettoyer. Des utilisateurs indiquent que certaines embarcations en aluminium sont en service depuis plus de 30 ans sans montrer aucun signe de fatigue. Les navires en aluminium se caractérisent en outre par un entretien minime.
Les grands navires peuvent contenir jusqu’à 2 000 tonnes d’aluminium, ce qui leur permet d’avoir un poids considérablement moins élevé que leurs homologues en acier. L’utilisation de l’aluminium dans les applications maritimes permet d’accroître la vitesse et la taille des bateaux, des yachts, des traversiers et des navires, tout en entraînant des améliorations sur le plan de la consommation de carburant, de la navigabilité, de la sécurité, de la fiabilité et des coûts d’entretien. La substitution de l’aluminium à l’acier peut donner lieu à des économies de poids de l’ordre de 35 pour cent à 45 pour cent pour la coque, et de 55 pour cent à 65 pour cent pour les superstructures. De plus, l’augmentation de la vitesse et des capacités de chargement peut se traduire par une hausse du trafic maritime et des profits pour la société exploitante.
Les traversiers rapides, qui font de plus en plus appel à l’aluminium, peuvent accueillir jusqu’à 1 500 passagers et 375 voitures et aller à une vitesse de 30 à 50 nœuds. En général, les profilés rigides imbriqués mécaniquement sont utilisés pour construire les ponts, la couverture et d’autres structures, tandis que les tôles et les profilés soudés traditionnels entrent dans la construction de la coque et de l’armature. Un traversier moderne peut utiliser jusqu’à 400 tonnes d’aluminium.
Des navires de charge composés en grande partie d’aluminium pouvant accueillir jusqu’à 3 000 tonnes métriques de marchandises, traverser l’Atlantique en moins de 60 heures et affronter des mers de catégorie 6, sont sur la table à dessin. Les forces militaires sont à la recherche de navires plus petits, plus agiles, ayant une surface équivalente radar moindre et pouvant filer à une vitesse de 60 à 80 nœuds, voire plus : une autre excellente occasion d’avoir recours à l’aluminium, compte tenu des nouvelles percées réalisées dans la fabrication de ce matériau, notamment le soudage et l’assemblage des structures par friction-malaxage.
L’aluminium remplit les exigences du Code relatif aux engins à grande vitesse de l’Organisation maritime internationale en matière de conception navale, de sécurité et de contrôle des risques d’incendie. Le métal résiste aussi bien que l’acier, voire mieux, aux charges de torsion, de flexion, de compression et de choc liées aux déplacements à grande vitesse sur l’eau. Pour toutes ces raisons, l’aluminium constitue un matériau clé pour la construction et l’armement des canots automobiles, des traversiers rapides, des catamarans de transport de passagers, des grands navires de fret, des paquebots de croisière et des bâtiments militaires.